Et au bout du chemin, la tempête

Aujourd’hui, nous avons une sortie programmée : nous allons aux falaises de Moher.

Situées à l’ouest du pays, il sera nécessaire de faire un peu de route pour y accéder. Fort heureusement, nous avons anticipé, et nous avons réservé une place dans un bus qui doit nous mener là bas.

C’est très clairement un genre de voyage organisé, mais c’était ça où louer une voiture, et réapprendre à conduire, du mauvais côté, à gauche quoi.

Nous voilà levés aux aurores, lavés et habillés en direction de notre point de ramassage : la statue de Molly Malone.

Même s’il n’est pas encore 8h, il y a déjà beaucoup de monde dans les rues.

Nous arrivons à destination et notre chauffeur nous embarque dans un bus bondé (désolé à ceux qui pensaient pouvoir prendre 2 places pour eux seuls).

Franck (notre chauffeur) est un bavard. Il a envie de nous parler de l’Irlande, et ça tombe bien, on est là et on a du temps.

Franck (notre chauffeur) a un accent à couper au couteau. Et quand il s’emballe, il faut être concentré pour le suivre.

Franck (notre chauffeur) est un rigolo. Il raconte beaucoup de conneries et apprécie les running gags : comme rappeler qu’il s’appelle Franck, et qu’il est notre chauffeur.

La route est longue. Une autoroute, qui fend une campagne comme on peut se l’imaginer : verte, vaste, caillouteuse, humide, et peuplée de moutons.

Nous faisons une halte au Bunratty Castle. Mais pas le temps de visiter, juste de quoi faire quelques photos et aller aux toilettes avant de repartir.

Sur les coups de 12h, notre chauffeur nous arrête à un restaurant étape : pas terrible du tout, un vrai truc à touristes, mais nous en profitons pour nous dégourdir les jambes (au pas de course sous la pluie).

Nous ne sommes qu’à quelques kilomètres des falaises, et nous arrivons enfin à bon port. En revanche, et on l’avait senti venir, la météo semble exécrable. Mais il faudra faire avec, on a pas fait tour ce chemin pour rester dans le bus.

Nous gravissons les quelques mètres qui nous séparent de la falaise et nous sommes surpris de voir que plus on avance, plus la météo est apocalyptique : au bord de l’Atlantique, le vent souffle fort, très fort, nous fouette le visage, s’engouffre sous les imperméables (en déchire certains) et nous bouscule physiquement dans notre progression…

Difficile de profiter du moment avec un temps pareil, même si on en rit volontiers : après tout, c’est l’Irlande et on est en mars.

Malgré tout, l’endroit est superbe, le vert du sommet qui tranche avec le noir des falaises et le blanc des mouettes, lovées dans des alcôves, tout le long de la falaise.

Nous ne nous attardons malheureusement pas, et décidons de rentrer nous mettre à l’abri dans le centre sous la colline, où nous attendons sagement la fin du temps imparti pour la visite. Pas de chance.

Nous revoilà dans le bus pour le trajet retour, tout le monde est mouillé et fatigué, et notre chauffeur emprunte une route qui longe la Limestone Coast. La route serpente entre océan et pierres balayées par les vents. C’est très sinueux, trop pour certains : de l’autre côté du couloir, une asiatique vient de rendre son repas du midi sur le sol… La voilà, mortifiée, à 4 pattes entrain d’essuyer avec des mouchoirs…

Franck (notre chauffeur), ne s’arrête pas de parler, mais cette fois, il ne se contente pas d’informations touristiques. Non ! Il parle politique, de la Russie de Vladimir Poutine, de la monarchie anglaise… Pendant 1h, il va dérouler son idéologie, entrecoupant le tout de soufflettes dans le micro… un calvaire !

Nous voilà les pieds sur terre, dans le centre de Dublin. Nous cherchons un endroit où nous poser confortablement pour dîner, et essayer de faire le point sur cette journée et notre voyage.

Nous atterrissons dans un pub, le O’Neills, où on se sent à nouveau à l’aise et où on peut enfin rigoler sur le résultat de cette journée. Nous commandons à boire et à manger, typique, local et simple, et ça fait du bien.

Demain, nous étions sensés aller au lac du Connemara, mais cela risque d’être pire sur la météo, et encore plus loin. C’est décidé, on laisse tomber, on trouvera autre chose à faire.