Hiroshiyajima

Nouveau jour, nouvelle ville. Pour ne rien vous cacher, le blues de la bougeotte nous a un peu cueilli hier soir. La nuit a été bonne, mais tous les troubles ne se sont pas envolés pour autant. Et pour ne rien arranger, le WiFi semble ne plus vouloir fonctionner… Bon et bien faisons avec le légendaire sens de l’orientation de Yann.

En même temps, cette ville détruite si récemment a été reconstruite de manière « rationnelle », à l’américaine (l’histoire est écrite pas les vainqueurs) : c’est un simple quadrillage, les cours d’eau étant les seuls à venir jouer les troubles fêtes.

Nous arrivons donc sans mal, à retrouver le chemin du Jardin Shukkei-en, qui était sur le point de fermer quand nous sommes passés devant hier soir.

C’est bien simple, l’endroit est superbe ! Le jardin est articulé autour d’un point d’eau, enjambé par plusieurs ponts, de tailles et d’apparences diverses. On tourne volontiers autour, et à chaque virage, le paysage change, forcément on a fait une tonne de photos !

On a même la chance de pouvoir discuter avec plusieurs locaux, de tout et de rien, juste comme ça, pour le plaisir, et c’est très plaisant !

Nous reprenons la route, toujours à pieds (c’est pas Tokyo, mais il faut quand même se motiver), vers le dome Dôme de Genbaku, un bâtiment ayant miraculeusement survécu à l’explosion du 6 août 1945, et que les autorités ont finalement décidé de conserver dans l’état où il était après l’explosion. C’est très émouvant, d’imaginer ce qu’il s’est passé ici, et à quel point ça a dû marquer les survivants et leurs descendants. Les photos qui sont exposées non loin montrent à quel point cette ville a été réduite au néant en une fraction de seconde, mais ne montre pas toute l’horreur qui en a suivi. Les quelques bribes que l’on capte en écoutant des conversations de guides laissent imaginer à quel point les habitants sont encore traumatisés par tout ça, 80 ans plus tard…

Le dôme est au cœur du Parc du Mémorial de la Paix de Hiroshima, où les œuvres artistiques et les dons de grues en origami venues du monde entier sont exposés. Les enfants japonais viennent ici pour s’instruire, on en croise par dizaines, un peu partout. Au milieu de cette foule, nous avons la surprise d’être abordés par un vieux monsieur japonais, disant aimer la France, mais n’y être jamais allé, ce dernier est heureux de pouvoir parler français avec nous, alors on ne se prive pas de discuter, là encore de tout et de rien.

Il n’est pas tard, mais nous avons une destination en tête, qui nécessite de prendre la mer. Nous voilà installés dans un bateau, direction l’île de Miyajima. Extrêmement touristique, puisqu’elle abrite un sanctuaire ainsi qu’un Torii mythique, et faisant partie des 3 plus beaux monuments du Japon, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO !

L’île en elle même est sacrée dans la religion shintô. Il n’y a ni maternité ni cimetière sur l’île, car il est interdit que l’on y naisse ou que l’on y meure. Mais il n’est pas interdit d’y faire des affaires… Ferry, boutiques, glaciers, échoppes de nourriture en tous genres… On se balade donc en direction de notre hôtel, nous laissant tenter ça et là.

Une fois les sacs posés, nous revoilà partis à l’assaut du fameux Torii, car nous sommes pile à la bonne heure pour l’admirer. Il a les pieds dans l’eau de la mer intérieure de Seto, mesure 16m de haut, et pèse 60 tonnes, et il est superbe !

Il commence à faire très froid, plus que prévu, nous décidons de rentrer à l’hôtel un peu en avance, le temps de se tremper les pieds dans l’eau chaude avant d’aller dîner au restaurant, puisque nous sommes en demi pension (oui, tout ferme assez tôt sur cette île, donc mieux vaut prévoir). Le repas est servi dans la tradition japonaise, multiples petits plats, qui accompagnent le riz (et pas l’inverse).

Après ce festin, Yann décide de profiter du Onsen (bain chaud public) de l’hôtel, se mettant en caleçon sous son Kimono, afin d’avoir le moins d’habits à enlever pour aller se baigner nu. L’occasion de discuter dans un anglais approximatif avec un Japonais, de vacances (choqué du nombre de jours que l’on a, eux c’est 10 jours pas an), et de Formule 1 (il a travaillé chez Honda et aime beaucoup Alain Prost, ça ne s’invente pas). C’est détendu et bien chaud qu’il va s’endormir ce soir.

4 thoughts to “Hiroshiyajima”

  1. Très émouvant le Parc du Mémorial.
    Vous avez visité une fabrique de biscuits ?
    Magnifique le gigantesque Torii !!!

    1. Toutes les boutiques qui vendent des Momiji ont leur petite ligne de fabrication, qu’ils sont fiers d’exhiber. Ça sent très bon un peu partout de fait !

  2. C’est chouette tous ces locaux qui vous abordent.
    C’était plutôt rare avant, ils parlent anglais à chaque fois du coup ? (Sauf les cas spécifiés)

    1. Oui, c’est très surprenant. Et oui ils nous parlent en anglais la plupart du temps.
      Comme il y a (à priori) plus de tourisme qu’avant, l’exceptionnel est devenu commun, ils ont déjà moins peur de parler.
      Et je crois que les efforts de l’éducation portent leurs fruits, peut-être grâce au coup de motivation supplémentaire apporté par les JO ?

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