Après 2 journées passées en grande partie dans les transports, nous voilà fixés à Paros.
Lîle est bien moins grande qu’il n’y paraît : à peine plus que Paris (111km²).
C’est une île assez escarpée en son centre, et la majorité des villes se trouve sur le littoral.
Elle vit essentiellement du tourisme (15 000 habitants à l’année, 250 000 de Juin à Septembre).
Nous avons donc loué une petite voiture afin de pouvoir parcourir cette île comme bon nous semble.
Après un petit déjeuner bien français pris à une boulangerie du coin, nous voilà partis dans notre petite Panda, direction Naoussa, un ancien port de pêche devenue petite ville touristique (il parait que certains vont directement là-bas sans même s’arrêter à Parikia…).
Le temps de se faire aux petites routes et à cette nouvelle voiture, on s’est plantés et on s’est retrouvés de l’autre côté de la baie, l’occasion de prendre quelques photos de Parikia avec un peu plus de recul.
Après quelques kilomètres à 50 km/h (il va falloir s’y faire, c’est à peu près le maximum autorisé sur cette île), nous arrivons à Naoussa, et on se gare assez loin de la ville, pour se balader entre les maisons et le front de mer.
Cette petite ville se trouve vers la pointe centrale du nord de l’île.
L’arrivée sur la ville est superbe, on a un peu de hauteur et on peut profiter d’un point de vue parfait sur la mer et sa couleur qui n’a rien a envier à des îles dites paradisiaques.
Nous finissons notre trajet en arrivant au port de Naoussa, plusieurs bateaux de pêche sont à quai, les pêcheurs démêlent leurs filets et font sécher des poulpes sur des bouts de bois, en plein soleil.
Derrière ce port, on déambule dans de petites rues qui serpentent et suivent le rivage, chaque petit recoin est exploité pour proposer un restaurant les pieds dans l’eau (parfois au sens propre).
En s’enfonçant un peu plus vers la ville, les rues deviennent plus étroites, ombragées. On s’y balade avec plaisir, cherchant l’ombre, car à cette heure il fait réellement très chaud au soleil. D’ailleurs, en y regardant de plus près, les touristes sont les seuls (idiots ?) à se balader, les locaux sont tranquillement posés sur des bancs, ou attablés à un café pour profiter du vent frais qui s’engouffre dans les ruelles.
On finit par imiter les locaux et choisissons de s’installer à une taverne, d’abord pour boire un coup, puis rapidement pour manger un morceau quand on s’est rendu compte qu’on était entouré de Grecs (toujours faire confiance). Ils ne leur restaient pas grand chose, mais on s’est laissé tenter par quelques mezzés. Un de ces moments où le temps suspend son cours…
Nous décidons de repartir vers notre voiture, non sans se chercher un nouvel itinéraire pour profiter encore un peu de ces petites rues bien jolies. Et de vous gratifier de quelques photos supplémentaires.
Nous reprenons donc la route, direction la plage de Santa Maria, au nord-est de l’île. On nous l’a conseillée comme étant une très belle plage, et c’est vrai que c’est très beau. Mais bon, nous n’avons pas de serviette et nous n’arrivons vraiment pas à comprendre ces gens qui s’installent là toute la journée et dorment sur un transat… Pourquoi faire tout ce chemin, si c’est pour faire la sieste toute la journée..?
Il fait vraiment très chaud, et même si la nuit a été bonne, nous n’en restons pas moins fatigués. Nous décidons de rentrer pour profiter de la fraîcheur de la piscine et prendre des forces, car ce soir, nous sommes attendus…
Si vous nous connaissez, vous savez qu’on aime voyager et manger. Et quand on ne fait ni l’un ni l’autre, on regarde beaucoup la télé. Et si on peut trouver des programmes dans lesquels on voyage et on mange… on est pas les derniers à regarder.
Il se trouve que des programmes du genre il en existe beaucoup, pour nous, c’était « Les nouveaux explorateurs ». Un programme Canal+ avec animateurs qui voyagent, chacun avec son approche et sa vision du voyage. L’un de ces animateurs était Fred Chesneau.
Il se trouve qu’après le succès de l’émission (et de celle qui y a succédé : « Les Paris du Globle-cooker ») celui-ci a décidé d’ouvrir un restaurant, ici, à Parikia.
Ce serait mentir que de dire que nous avons choisi ce voyage pour venir manger chez Fred, mais ce serait mentir que de dire qu’on a pas choisi de venir à Paros pour ça… Clairement sans Fred, peut-être que nous n’aurions pas choisi Paros, et ç’aurait été vraiment dommage, car c’est une île superbe !
Nous voilà donc propres et frais, marchant gaiement vers « Stou Fred » (« Chez Fred » en Grec phonétique).
L’endroit n’est pas facile à trouver, puisqu’il est vraiment à l’écart de la partie touristique de la ville, bien à l’abri dans une rue d’habitation, seule maison éclairée au milieu de la pénombre.
L’intérieur est magnifique, un mélange d’influences Grecque, Mexicaine et Marocaine !
Les serveurs sont nombreux à parler Français, et rapidement le chef vient nous voir (on était les premiers clients) : on comprend que le voir fait autant partie de l’expérience que sa cuisine.
Le menu est assez simple, il n’y en a qu’un, il est en 5 parties, et excepté la première (pour laquelle il n’y a pas de choix) on n’a que 2 choix. Fred nous recommande de nous laisser porter et de prendre un « assortiment », car puisqu’on est 2 on a la possibilité de tout prendre et partager. Et c’est ce qu’on a fait, essayant de se préserver la surprise des plats (Yann n’a même pas eu la carte entre les mains).
On vous laisse le menu derrière ce lien si vous voulez vous donner faim.
C’était très bon, vraiment ! On ne va pas vous mentir, certains de ces plats n’étaient pas au goût de tout le monde : par exemple le carpaccio de mangue, poutargue, grenade et coriandre n’a pas du tout plu à Amélie (c’est un peu tout ce qu’elle déteste dans un seul plat).
Le chef est revenu nous voir pour le dessert (précédé de Tuna, son chat), on a eu l’occasion de discuter avec lui, de tout et de rien, c’est vraiment quelqu’un de gentil, comme tous les gens qui nous ont servi, bref c’était une très très bonne soirée…
Le lendemain c’est dimanche, notre jour de repos… ou pas ! Nous décidons de profiter de cette dernière journée pleine sur Paros et de notre petite voiture pour nous balader un peu plus sur l’île.
On décide de la traverser d’Ouest en Est (seulement 15km à vol d’oiseau) en passant par les hauteurs du centre.
Notre périple commence par Lefkes, ancienne capitale de l’île, construire en hauteur pour se protéger des attaques de pirates..! Cette cité est construite à flanc de montage et est donc très escarpée, un peu trop pour notre petite Panda, qu’on a bien cru perdre à certains moments. Finalement garés on déambule dans cette petite ville, très pittoresque, bien moins organisée que les villes de bord de mer, ses rues sont anarchiques et on peut facilement s’y perdre.
Nous finissons par arriver, sur un éperon rocheux, à une église qui surplombe la vallée et offre une vue sur la mer côté est. On peut en faire le tour, et même y rentrer, même si les photos sont strictement interdites en son sein.
Ce pays est vraiment superbe, mais ça serait mentir que de vous dire qu’il n’y a aucune ombre au tableau. Ce n’est pas drôle, mais il faut tout de même que l’on en parle.
La Grèce a beaucoup de chats errants. Ce n’est pas un phénomène isolé à une île en particulier, c’est quelque chose de global. Pour faire simple, les gens ne font pas stériliser leurs animaux, ils se reproduisent, mais les propriétaires laissent les petits livrés à eux-même une fois le sevrage passé.
Le problème est double car en plus, par manque de moyen, il n’existe aucune structure d’état pour s’occuper du problème (genre SPA). Seules quelques associations privées tentent (comme elles peuvent) de s’occuper de ces animaux.
Nous avons décidé de faire un don à un de ces associations (et avons acheté des souvenirs dans des boutiques faisant des partenariats). Nous avons aussi décidé d’en nourrir certains tant que nous étions là.
C’est d’ailleurs dans cette optique, qu’après notre repas sur Lefkes, Amélie a découpé ses restes de saucisses et les a distribués aux chats du quartier, nombreux, mais pour certains pas totalement livrés à eux-même… il y a de l’espoir !
Nous poursuivons notre chemin vers Piso Livadi, petit village de bord de mer à l’extrême est de l’île. Très mignon, avec une superbe vue sur Naxos de l’autre côté de la mer. Mais là encore il fait très chaud, nous visitons le village, longeant la côte et décidons de rentrer pour profiter du frais de la piscine pour vous écrire ces quelques lignes.
Après ces quelques moments de détente (et un aller-retour à la plage, dont nous n’avons ramené que des chaussures sales) nous remontons en voiture, direction Naoussa (à nouveau).
Le village était charmant et on s’est dits sur le moment que ça devait être super agréable de nuit.
Après une route faite de tête (merci au sens de l’orientation de Yann) nous arrivons au pied du village. Mais comment dire… d’où sortent tous ces gens ? Où étaient-ils hier à 12h ? Probablement à la plage !
C’est assez impressionnant comme changement, c’est comme vivre un effet basse/haute saison en 24h seulement.
Compte tenu du monde et du vent, on décide de se chercher un endroit un peu moins en vue que le front de mer.
Nous atterrissons au Romantica, une petite taverne qui tourne pas mal. On s’y installe et là surprise, sur la terrasse errent plusieurs chats, mendiant tous à manger auprès des nombreux touristes sur la terrasse…
Crève cœur pour nous deux, on mange notre repas, très bon au demeurant, mais c’est difficile de passer outre. Et pour couronner le tout, sans faire exprès on a rien commandé qu’on pourrait leur donner (on mange végétarien ce soir).
On se console en se disant qu’on irait leur acheter un sachet de croquettes après le repas, malheureusement il est tard, et ce village de bord de plage a plus de restaurant que de super-marché.
Nous décidons malgré tout d’aller manger une glace avant de repartir, et après avoir demandé à la patronne si elle connaissait un supermarché ouvert (non), nous discutons un bon moment avec elle, du problème des chats, du tourisme en général, de Fred… c’est bien savoir parler Anglais !
Une fois rentrés, on se pose sur notre terrasse pour terminer le billet, profitant une dernière fois de ce magnifique cadre.
Et comme notre esprit est encore focalisé sur ces chats, nous demandons une photo de notre Oscar pour nous faire un peu de bien… C’est vrai que ça donne le sourire 🙂